Exemples d’installations spécialisées
Pour illustrer la définition ci-dessus, voici quelques exemples courants :
Circuit ou appareils d’entraînement en plein air
Court de tennis
Jeux d’eau
Mur d’escalade
Parc de planche à roulettes (« skatepark »)
Patinoire
Piscine
Piste de BMX
Structures de jeu pour enfants
Terrain de balle (baseball et softball)
Terrain de basketball
Terrain de football
Terrain de jeu de palet (shuffleboard)
Terrain de pétanque
Terrain de soccer
Terrain de volleyball
Lorsqu’on aborde ce type d’installations, il est important de savoir que chacune doit être conforme à des normes d’aménagement (marges de dégagement, dimensions, orientation du terrain, affichage, etc.) et est sujette à des pratiques d’entretien particulières : voir fiche
Normes et guides pour l’aménagement d’aires de jeu et de terrains de sport dans les parcs. On assure ainsi la sécurité des usagers et on favorise une pratique sportive agréable. Les règles de sécurité des fédérations sportives doivent aussi être respectées dans le cas où les terrains et équipements servent à une pratique compétitive.
Facteurs à prendre en considération
La décision d’offrir une installation spécialisée dans un parc exige une sérieuse analyse, qui devrait prendre en compte plusieurs facteurs. Car c’est souvent un investissement important qui engendrera aussi des coûts d’exploitation et d’entretien sur une longue période.
a)
LE BESOIN : L’installation doit bien sûr répondre à un besoin. Celui-ci s’exprime la plupart du temps par une demande (d’un groupe, d’un club, de citoyens), mais pas toujours. L’idée peut venir de l’administration, des élus ou même de sources extérieures, par exemple pour accueillir un événement comme un championnat, un tournoi ou les Jeux du Québec. Toute proposition devra cependant faire l’objet de consultations.
• Qui utilisera l’installation (groupes d’âge, familles, groupes communautaires, clubs ou associations sportives, etc.)?
• À quel(s) niveau(x) de pratique (pratique libre, initiation, développement ou entraînement, compétition, élite)?
• À quels moments de la journée?
• À quelle(s) saison(s)?
• Combien d’usagers potentiels?
L’effet de mode peut s’inviter dans l’analyse. Ce n’est cependant pas parce qu’une activité est dans l’air du temps qu’il faut lui fournir un cadre de pratique public. L’installation pourrait s’avérer désuète et être complètement désaffectée une fois l’effet de mode passé. De là l’importance de bien connaître la tendance sur plusieurs années (évolution de la participation), et de consulter au-delà du cercle restreint des initiés ou d’une clientèle particulière. À ce sujet, l’
Observatoire québécois du loisir demeure une bonne ressource.
L’influence indue d’un groupe de pression peut aussi fausser la donne, mais viser un groupe social particulier, par exemple des adolescents qui aimeraient disposer d’un parc de planche à roulettes, peut s’inscrire parfaitement dans un objectif d’utilité sociale.
Voir : Fiche
Bien connaître son milieu Fiche
Participation citoyenneb)
TYPE DE PARC : Parc de voisinage, parc de secteur ou de quartier, parc municipal? La vocation d’un parc, de même que son rayon de desserte peuvent limiter ou favoriser l’opportunité d’offrir une installation spécialisée. Il importe ici de prendre en considération la taille de l’installation par rapport aux dimensions du parc et, dans les cas du parc de voisinage et du parc de quartier, les besoins particuliers de la population à proximité.
Voir : Typologie des parcs à la page 19 du
Cadre de référence Tant qu’il y aura des enfants Fiche
Typologie des parcs : le parc de secteur ou de quartier Fiche
Typologie des parcs : le parc de voisinage Fiche
Typologie des parcs : le parc municipalc)
PRÉSENCE D’AUTRES INSTALLATIONS SIMILAIRES À PROXIMITÉ OU DANS LA RÉGION (INCLUANT LES INSTALLATIONS EN MILIEU SCOLAIRE) : Même si une installation spécialisée peut répondre à un besoin bien identifié, il convient de se demander si une installation similaire n’est pas déjà offerte dans le milieu. Si ce n’est pas dans un autre parc public, c’est peut-être dans un établissement scolaire ou dans le réseau communautaire. Considérant qu’une certaine masse critique est parfois nécessaire pour assurer la « rentabilité » (sociale ou monétaire) de certains équipements spécialisés, ne serait-il pas préférable de conclure une entente avec les gestionnaires de cette installation pour en élargir l’accès?
L’offre d’installations spécialisées y gagne à être conçue en réseau et en complémentarité avec d’autres équipements ou aménagements publics.
La coopération intermunicipale est une avenue prometteuse, surtout en milieu rural où, souvent, les gestionnaires doivent, pour justifier l’investissement, jongler entre la volonté d’offrir des infrastructures spécialisées aux citoyens et l’absence de masse critique. Certaines municipalités font le choix de s’unir afin d’offrir une offre concertée d’équipements spécialisés.
Par exemple, des municipalités avoisinantes offriront des équipements de proximité à leurs citoyens (aire de jeu, aire de glissade hivernale, patinoire, chalet de services), mais s’uniront pour se partager des installations spécialisées (terrain de balle, terrain de soccer, jeux d’eau, sentier de randonnée et courts de tennis) à raison d’une ou deux installations chacune. Cette approche permet d’offrir aux citoyens davantage d’équipements spécialisés et de meilleure qualité tout en réduisant les coûts d’aménagement, d’exploitation et d’entretien de chacune des municipalités impliquées.
Voir «
Les modèles de coopération intermunicipale au Québec », Bulletin de l’Observatoire québécois du loisir, vol. 13, no 1, 2015
d)
INTÉGRATION DANS L’ENSEMBLE DU PARC : Dans quelle mesure l’installation s’intégrera-t-elle dans l’ensemble du parc, en relation avec les autres équipements, l’environnement naturel et les usages prédominants du parc? À ce chapitre, les dimensions de l’installation sont capitales. Un grand terrain de sport dans un petit parc ne risque-t-il pas de dévaloriser l’utilité sociale du parc? L’aménagement d’un parc doit rester « aéré » : attention de ne pas le surcharger! L’esthétique compte aussi; on parle ici de proportions, d’harmonie avec l’environnement et même de couleurs.
e)
LIEU DE RECHANGE : La présence d’une installation spécialisée dans un parc peut en favoriser la fréquentation, l’animation et l’appropriation. Toutefois, il n’est pas obligatoire d’offrir tous les types d’installations dans un parc. Il existe de lieux de rechange qui pourraient accueillir une installation et qui permettraient, par le fait même, de préserver le caractère paisible et l’environnement naturel du parc. Dans certains cas, cette option devient très intéressante pour ne pas surcharger l’espace d’un parc ou pour implanter l’équipement dans un lieu plus approprié pour la clientèle ciblée. Il faut cependant bien connaître le milieu de rechange avant d’y aménager une nouvelle installation, surtout s’il s’agit d’un nouveau site; les coûts de préparation du terrain pourraient être importants : décontamination, sécurisation, remblayage, accès aux services publics, etc.
e)
PÉRIODE D’OUVERTURE (quotidienne et saisonnière) : Quand l’installation sera-t-elle ouverte? Le partage des plages horaires peut constituer un joli casse-tête. Dans un esprit de service public et un souci d’accessibilité, il convient de réserver des périodes à la pratique libre.
f)
EXIGENCES TECHNIQUES : Outre les contraintes du terrain, les exigences techniques sont souvent fonction des niveaux de pratique et des règles des ligues ou des fédérations. Plus le niveau de compétition est élevé, plus les exigences d’aménagement seront importantes... et coûteuses. De là l’importance de bien prévoir les niveaux de pratique et l’envergure des activités qui se dérouleront dans l’installation.
g)
COÛTS : Les coûts sont évidemment une préoccupation primordiale des gestionnaires et des autorités publiques. Ils incluent les coûts d’achat de l’équipement et de l’aménagement initial, mais aussi les coûts d’exploitation récurrents (entretien, programmation, surveillance, communication, éclairage, évaluation, etc.). Il importe d’avoir une perspective à long terme sur ce plan. On revient ici aux besoins et au risque de l’effet de mode (voir le point a).
i)
IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : L’impact environnemental commence avec le choix des matériaux composant les équipements, leur provenance et leurs procédés de fabrication. Il se poursuit avec les effets immédiats de l’installation dans le milieu (voisinage, flore et faune) et les effets de la fréquentation (va-et-vient, bruit, déchets, etc.). Il se mesure à long terme à l’usure ou à la désuétude, aux besoins d’entretien et de mise à niveau. De façon plus spécifique, il est important de mentionner que si l’on projette d’aménager une installation aux abords d’un plan d’eau ou d’un cours d’eau, il y aura peut-être lieu de faire des vérifications et, dans certains cas (notamment pour les jeux d’eau), d’obtenir des autorisations du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Changements climatiques.
j)
MODE DE GESTION : Qui va gérer les installations? La municipalité, une corporation publique, un organisme sans but lucratif, un groupe privé? Chacun de ces modes de gestion a des avantages et des inconvénients, mais les gestionnaires d’un parc public ont une mission de service public. Des mécanismes de contrôle et des exigences de reddition de comptes s’imposent si ce n’est pas une administration publique qui gère l’installation directement.
Conversion ou multi-usage d’une installation spécialisée
Il convient de se demander si l’installation spécialisée aura un usage unique ou multiple, et si elle pourrait être convertie à d’autres fins le cas échéant. Cette orientation pourrait influencer certaines décisions quant la construction ou à l’aménagement de l’installation. C’est pourquoi il importe de se questionner dès le départ sur l’utilisation souhaitée des terrains et des équipements spécialisés.
Voir fiche
Aménagements à vocation multiple.